Le Collectif des Avocats des Parties civiles pour la Justice pour le Burundi a été créé en novembre 2015 suite aux violations massives des droits humains dont des crimes internationaux consécutifs à la crise d’avril 2015 au Burundi.
En effet, Les familles des victimes, confrontées au manque d’indépendance de la justice burundaise, ont préféré confier à leurs Conseils des mandats de représentation en justice et saisir ainsi les juridictions et mécanismes internationaux qui luttent contre l’impunité, entre autres, la Cour Pénale internationale (CPI), la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que les organes de traités des Nations Unies.
C’est ainsi que le Collectif « Justice for Burundi » a été initialement constitué par Me Armel Niyongere et Me Bernard Maingain, respectivement avocats burundais et belge. Il s’agit d’un collectif d’avocats travaillant dans le respect des règles déontologiques de leurs ordres respectifs.
Les avocats Léon Lef FORSTER du Barreau de Paris, Alain DETHEUX du Barreau de Bruxelles et Lambert NIGARURA du Barreau de Bujumbura ont rejoint le Collectif peu de temps après sa création et participent activement à la bonne fin du projet. Ils ont pris un risque significatif en s’exposant publiquement.
Le Collectif collabore notamment avec la Cour Pénale internationale et informe régulièrement le Bureau du Procureur en lui demandant d’agir sans relâche pour arrêter les crimes en cours.
Le Collectif travaille en collaboration étroite avec des avocats de la Région des Grands Lacs qu’il ne cite pas dans la présentation pour préserver leur sécurité physique et éviter toute action de déstabilisation de la défense. L’identité de ces Avocats sera dévoilée en temps opportun lorsque toutes garanties seront apportées pour leur sécurité.
Les avocats membres de ce Collectif mènent un combat difficile car le pouvoir de Bujumbura, ayant eu connaissance de leurs actions, n’a cessé de s’attaquer à eux par des mesures d’intimidations, de radiation et suspension du Barreau de Bujumbura ou par le dépôt de plaintes en justice pour diffamation ou complicité de tentative de coup d’État au Burundi.
Certes, l’ouverture des enquêtes sur le Burundi par la Cour Pénale internationale en octobre 2017 constitue une immense victoire. Mais pour le Collectif Justice for Burundi, le combat continue et maintenant il contribue à rapporter la preuve de l’existence d’infractions pénales justifiant les poursuites et permettant de mener un procès avec rigueur et loyauté. Seul le rétablissement de l’Etat de droit et d’une justice indépendante permettra de ramener la paix au Burundi. Rien n’autorise d’oublier les victimes. Celles-ci ont des droits inaliénables et la poursuite des auteurs des crimes est un devoir pour le Bureau du Procureur. Le collectif n’a de cesse de le rappeler au Procureur et à son équipe d’enquête.
Le collectif n’ignore pas que le travail actuel peut avoir une incidence considérable dans la Région des Grands Lacs en mettant un terme au cycle infernal et tragique qui débute par la violence criminelle et se poursuit par des formules qui préservent l’impunité des auteurs de crimes.
Les familles qui ont donné mandat au collectif exigent Justice et elles disposent d’un outil judiciaire qui peut assumer les enjeux de cette tragédie et l’arrêter. C’est la Cour pénale internationale. Il faut désormais avancer dans les enquêtes. Le décès de l’une des personnes soupçonnées de ces crimes, à savoir le Président NKURUNZIZA, n’arrêtera en aucune façon les poursuites actuelles.